Des logements Bepos-Effinergie «tout électrique» vont voisiner avec la Cité Radieuse
A Rezé, au pied de la Cité Radieuse de Le Corbusier se construit en filière sèche un programme de 32 logements sociaux particulièrement innovants. Réalisés en conception-construction par Idéfia et Urbanmakers, cette opération sera la première en France à être labellisée Bepos-Effinergie «tout électrique».
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
\ 11h12
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
Quel magnifique symbole pour Atlantique Habitations, l’ESH nantais qui gère les logements sociaux de la Cité radieuse, construit en 1955 par Le Corbusier. A l’époque, ce «village vertical» révolutionnait la façon d’habiter. Il voisinera désormais avec un autre immeuble de logements sociaux particulièrement innovant d’Atlantique Habitations, qui marquera peut-être aussi l’histoire du logement.
Conçu par Idéfia, filiale du constructeur métallique Aciéo, et les architectes Urbanmakers, ce programme de 32 logements présente plusieurs particularités, dont celles de proposer des performances énergétiques bien supérieures aux normes. La performance du bâti devrait atteindre 48,8 kWhep/m2.an au lieu de 57,9 kWhep/m2.an. La perméabilité à l’air de l’enveloppe 0,65 m3/h.m2 au lieu de 1 m3/h.m2. Enfin, l’isolation aux bruits de chocs sera supérieure de 26 dB à la norme tandis que celle aux bruits aériens (le site se situe à proximité de l’actuel aéroport de Nantes) sera supérieure de 17 dB à la norme. Ajoutez à ça une production photovoltaïque de 70 000 kWh/an et vous avez un immeuble véritablement hors-normes. En cours de certification, il devrait d’ailleurs être labellisé Bepos-effinergie, une première française pour des logements «tout électrique» !
De fait, à la différence du gaz qui présente un excellent taux de conversion pour le calcul de la RT 2012 (1kWh à la source = 1 kWh d’énergie finale utilisateur), l’électricité présente un handicap sérieux avec un coefficient de 2,58. «Il faut donc être 2,58 fois plus performant» résume Teddy Poizat, directeur technique et commercial d’Idéfia.
Le système constructif développé par cette filiale du constructeur métallique Aciéo (485 personnes, 80 millions de chiffres d’affaires, 10 sociétés) permet d’atteindre les exigences de la RT 2012 sans aucun artifice et avec des moyens de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire (ECS) très simples. «Sur l’ensemble de nos dernières études et sur nos trois derniers projets livrés ou en cours de réalisation, nous avons réussi à rester en tout électrique» affirme Teddy Poizat.
Rapide présentation du système constructif d’Idéfia par Teddy Poizat, directeur technique et commercial.
Des délais réduits de moitié
Pour atteindre ce niveau de résultat, Idéfia a mis au point un système constructif dit «semi-industrialisé» alliant la résistance de l’acier, l’inertie thermique des planchers bétons et l’isolation thermique des façades.
Sur une charpente métallique (répondant aux nouvelles normes sismiques en vigueur dans la région), l’enveloppe du bâtiment – qui comprend l’isolant, la vêture et les réservations des menuiseries – est complètement industrialisée. De même pour les planchers collaborants mixtes acier/béton. Cette préfabrication permet des délais d’exécutions rapides tout en restant dans les prix du marché. «Pour l’opération d’Atlantique Habitations aux Bourderies, ces délais sont de 9 mois, au lieu de 18 pour une solution traditionnelle. Cela représente 9 mois de loyers supplémentaires pour le bailleur» fait remarquer Jacques David, PDG d’Aciéo. Et Aurélie Vigouroux, responsable administrative des programmes neufs chez Atlantique Habitations de confirmer: « C’est notre troisième réalisation avec cette technique. La première a été livrée en 2012 et les retours sont très satisfaisants. Il n’y a aucune raison de ne pas continuer sur cette tendance».
Complémentarité des techniques
Les responsables d’Idéfia se méfient toutefois des solutions 100% industrialisées. A la qualité et la performance de l’industrialisation, ils ont tenu à associer la flexibilité du traditionnel. «Notre système permet la création de grands plateaux sans murs porteurs et avec des plénums techniques pour passer les réseaux. Chaque logement est complètement désolidarisé sur le principe de la boîte dans la boîte» explique Teddy Poizat. «Ce système nous permet une grande liberté architecturale et tous les logements sont traversants» témoigne l’architecte Axel le Minier du cabinet Urbanmakers.
Cette liberté architecturale se retrouve en façade où le système admet tous types de vêtures (enduit, bardage bois ou métallique…). Pour ce projet, les architectes ont souhaité proposer une architecture de couture, claire, sobre et légère avec notamment de grandes transparences dans le socle.
Tissant une relation de «bon voisinage» avec les édifices qui l’entourent, le nouvel ensemble affiche néanmoins une personnalité très contemporaine. Tantôt pleines ou ajourées, les façades en cours de pose devraient se lire comme des espaces habités et décrivent un camaïeu de blancs, composé d’éclats verticaux tantôt argentés (aluminium brossé) tantôt blancs (laqué) dégradés vers le ciel.
Une façon élégante de s’affirmer face à l’imposante structure en béton de la Cité Radieuse voisine.
Des logements Bepos-Effinergie «tout électrique» vont voisiner avec la Cité Radieuse
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