Des étudiants en urbanisme imaginent la ville de 2050 à Strasbourg
Un nouvel axe urbain entre l’aéroport et le Parlement européen parcouru par un « Euro-express » : les étudiants en urbanisme lauréats du concours « Strasbourg 2050 » formulent un projet à la hauteur des ambitions de cette compétition voulant « imaginer la ville de demain ».
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
\ 14h59
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
Organisé par l’Association strasbourgeoise des étudiants en aménagement et urbanisme (ASéAU) en parallèle d’un colloque sur le même thème, le concours invitait les équipes à concevoir la ville alsacienne telle qu’elle pourrait se dessiner dans une trentaine d’années autour de l’un de ses points durs actuels : la place de Haguenau, entrée nord de l’agglomération que sa voirie chaotique livre aujourd’hui au seul pouvoir de la voiture.
L’équipe récompensée par le jury de professionnels (1) propose de faire de cette place le point nodal d’un nouvel axe de communication ouest/est alternatif à la voiture : l’Euro-express reliant l’aéroport au Parlement européen en passant par le faubourg de Koenigshoffen, la gare de centre-ville, la place de Haguenau et le complexe Palais de la musique et des congrès / Parc des expositions en cours de rénovation. L’opération pourrait demeurer d’un coût limité, estime-t-elle : « Compte tenu des infrastructures existantes et futures de voies ferrées et de tram, il ne manque qu’un tronçon d’1,5 kilomètres que nous proposons de desservir en tram-train ».
La dorsale contournerait le centre-ville congestionné : « On pourrait relier l’aéroport au Parlement en 18 minutes et ainsi balayer l’argument du problème d’accessibilité brandi par les eurodéputés anti-Strasbourg », ajoutent les lauréats.
Carrefour des possibles
Elle constituerait la colonne vertébrale d’une série d’urbanisations sur les nombreuses opportunités foncières qu’elle jalonne : « Portes de Koenigshoffen », terrains derrière la gare, friches brassicoles à l’extrémité de la commune voisine de Schiltigheim, futur quartier d’affaires du Wacken. Le parc naturel urbain de la Bruche et d’autres espaces verts aujourd’hui négligés peuvent en outre doter cet axe d’une trame verte, selon les étudiants.
Dans leur projet, la place de Haguenau deviendrait un « carrefour des possibles » : un espace multimodal structuré par un hub entre l’Euro-Express et la future desserte tramway, et délivré de son actuelle boucle routière à sens unique qui le rend si erratique. Chose insensée aujourd’hui, la place pourrait se traverser sans danger à pied pour rejoindre Schiltigheim via un parc central.
Un front bâti de bureaux et parkings le long de la voie ferrée créerait l’indispensable écran contre les nuisances sonores. Précédant un ensemble de logements, il viendrait dialoguer avec le programme privé déjà en chantier du « W » ( 17 800 m2 de logements/bureaux/commerces) et avec la reconversion attendue de la Maison du bâtiment, ancien siège des fédérations professionnelles et instances diverses du monde de la construction.
Ambitieux mais fort pertinent, ce projet supposerait toutefois de définir son articulation avec la place des Halles voisine : l’exécutif municipal identifie celle-ci comme l’élément charnière pour relier le Nord de l’agglomération en transports en commun. Soit peu ou prou le statut proposé à la place de Haguenau par les étudiants.
(1) Composée de Tristan Siebert, Ivan Frances-Vercher, Alexandra Soppelsa, Xin Li et Stéphanie Delsart
Concours ouvert aux étudiants de l’Ecole nationale d’architecture, de l’INSA (spécialité aménagement) et des facultés de géographie et de sciences sociales.
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