Démarche participative pour un futur écoquartier au sud-est de Toulouse
Quatre équipes d’architectes ont participé à la première phase de l’aménagement de l’écoquartier Maragon-Floralies à Ramonville-Saint-Agne, près de Toulouse. Pour les 313 logements sortis de terre, ils ont développé un langage commun basé sur des soubassements en béton, des toitures-terrasses et des ouvertures sur la plaine.
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
\ 08h35
Christiane Wanaverbecq (Bureau de Toulouse du Moniteur)
Depuis 2006, Ramonville-Saint-Agne, commune membre de la communauté d’agglomération du sud-est toulousain (Sicoval), porte avec l’écoquartier de Maragon-Floralies un projet ambitieux de démolition-reconstruction de la cité Les Floralies. Construit dans les années 1970, l’ensemble de 277 logements collectifs a très mal vieilli compte tenu de malfaçons constatées dès sa livraison. Les habitants étaient toutefois très attachés à la copropriété conçue sur le principe du vivre en commun.
Ce contexte a poussé la collectivité et l’aménageur, le Groupe Les Chalets, à trouver des solutions innovantes, notamment en termes de concertation avec la population. Celle-ci a ainsi été invitée à élaborer avec l’urbaniste Françoise Favarel le projet urbain par, et à co-concevoir avec les architectes les 313 premiers logements, en lien avec les valeurs de développement durable d’un écoquartier.
Une première phase de 313 logements
A terme, le futur écoquartier Maragon-Floralies doit accueillir 850 logements qui seront connectés à la chaufferie bois livrée ce mois-ci en même temps que les 313 logements de typologies variées (PLUS, PLAI, PSLA, propriétaires occupants, propriétaires bailleurs, SCIAPP). Sur le terrain en pente, chacune des quatre équipes d’architectes, retenues pour concevoir ces premiers logements répartis dans huit îlots, a travaillé le lien avec le paysage et développé un langage commun. Tous les bâtiments se composent de soubassements en béton et se caractérisent par des volumes simples, une architecture de toit terrasse et des brise-soleil.
Mode constructif répétitif
L’architecte Laurent Gouwy de l’agence toulousaine GGR a créé huit bâtiments identiques en R+3 caractérisés par une cage centrale, éclairée naturellement au nord, et trois appartements en moyenne par niveau. «Nous avons opté pour un mode constructif répétitif pour une facilité de mise en œuvre», précise-t-il. Chaque plot se compose d’un prisme blanc carré orienté plein sud et de balcons détachés structurellement pour éviter les ponts thermiques. Deux tiers des 84 logements bénéficient par ailleurs d’une triple orientation.
Vues et ouvertures
Maître d’œuvre d’un programme de 25 logements répartis dans deux bâtiments posés sur un socle qui abrite des parkings souterrains sur un terrain en pente, Audrey Terral de l’agence TD archi a privilégié les vues et les ouvertures avec des grandes terrasses. Dans les deux blocs, les rez-de-chaussée sont traversants par rapport à un chemin creux, axe important de circulation dans le quartier.
Associé à l’agence Séquences, TD Archi a également conçu la chaufferie bois de 500 MW de puissance installée. «Notre réflexion sur les consommations énergétiques nous a très vite conduits à la solution de la chaufferie bois qui privilégie les circuits courts. Ce mode de chauffage répond en outre à une approche plus globale du quartier, offre un plus grand confort et une maîtrise des charges plus efficace», estime Audrey Terral. Pour minimiser l’impact du bâtiment qui abrite la chaufferie, les architectes ont choisi d’encastrer le cube en béton dans la pente et d’habiller de bois sa façade.
Circulations larges et ouvertes
Pour répondre aux attentes des futurs occupants qui souhaitaient retrouver l’ambiance préexistante de la copropriété Les Floralies, Luc Monnin de Studio K, concepteur de trois lots, a imaginé des circulations larges et ouvertes pour faciliter les rencontres et les échanges. Dans cette recherche de convivialité, chacun des quatre immeubles du lot «Le loriot d’Europe» est composé au minimum d’une terrasse, en toiture ou au rez-de-chaussée, et les balcons sont en vis-à-vis. Des garde-corps et des pare-soleil en bois habillent par ailleurs les constructions.
Simplicité des volumes
Enfin, Séquences a réalisé deux îlots, situés sur la bordure est de la parcelle dédiée à la première phase de l’opération. Les quatre bâtiments qui abritent au total 58 logements sont posés l’un au-dessus de l’autre dans la pente du terrain. Orientés est/ouest, raccordés à la voirie, ils se caractérisent par la simplicité des volumes, leur toiture-terrasse, et la vue dégagée sur la plaine à l’est. «Les balcons et les terrasses forment des lignes horizontales. L’habillage en bois n’est là que pour identifier la cage d’escalier et l’entrée de chacun des bâtiments», précise Antoine Fleuriot, ingénieur associé de Séquences.
Maîtrise d’ouvrage: groupe Les Chalets
Maîtrise d’œuvre: Françoise Favarel, urbaniste; Studio K, GGR Architectes, Séquences et TD Archi, architectes; Ginger, CI2E, Géotec (VRD, géotechnique), Holisud (thermique) et Ectare (ingénierie écologue), BET.
Entreprises: STTL (démolition), Eiffage TP Razel-Bec (terrassements, voiries), Bourdarios (Grossœuvre), Gasparini (fondations profondes), Soprema (étanchéité zinguerie), Grosfilex (menuiseries extérieures), Manser (menuiseries métal), Ebénisterie de Villenouvelle (menuiseries intérieures), PMP (plâtrerie isolation), Belet Isolation (flocage), Cassa (faux plafonds), Rosec (serrurerie), Murelec (courants forts et faibles), GTVS (plomberie, ventilation, chauffage), EPE (revêtements muraux), Expert Peinture (sols souples), Toulouse Carrelages (sols scellés, faïences), De Lima Prodeco (revêtement façades), Sol Façade (bardage), ETDE (alimentation eau, réseau de chaleur).
Emprise foncière: terrain de 4 ha acheté à des propriétaires privés.
Surface habitable de la phase 1: 16641 m2
Coût global de la phase 1: 38 millions d’euros HT.
Budget aménagement: 18 millions d’euros HT pour les phases 1 et 2, en comprenant le coût de la démolition de la copropriété existante.
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