Décès de Ricardo Bofill
L’architecte espagnol s’est éteint à l’âge de 82 ans. Il avait transformé le paysage urbain à Montpellier.
CHESSA Milena
L’architecte espagnol Ricardo Bofill s’est s’éteint le 14 janvier 2022 à Barcelone, ville dans laquelle il était né en 1939 et avait fondé son atelier, Taller de Arquitectura, en 1963. Il s’était entouré d’une équipe pluridisciplinaire comprenant le critique littéraire Salvador Clotas, le poète José Agustín Goytisolo et l’économiste Julia Romea.
« Cet esprit transversal demeure présent », a communiqué l’agence après le décès de son fondateur. Ses deux fils Ricardo Emilio et Pablo, à la tête de la société depuis plusieurs années, dirigent actuellement une équipe « plurielle » composée d’une centaine de professionnels de trente nationalités différentes.
Parmi les quelque « 1000 projets dans 40 pays », l’agence retient ceux réalisés sur le sol espagnol comme les ensembles résidentiels Walden 7 à Barcelone et la Muraille rouge à Calp.
A l’étranger, elle cite l’Université Mohammed VI et ses campus annexes à Ben Guerir et à Rabat (Maroc), ainsi que les sièges sociaux de Shiseido Ginza à Tokyo (Japon) et de Cartier à Paris.
Ses réalisations en France
Ricardo Bofill est l’auteur de plusieurs constructions en Ile-de-France, inspirées de l’architecture monumentale historique : les Arcades du lac à Saint-Quentin-en-Yvelines en 1981, le Palais d’Abraxas à Marne-la-Vallée en 1982, la place des Colonnes à Cergy-Saint-Christophe en 1985 et la place de Catalogne à Paris la même année. Mais c’est à Montpellier qu’il a marqué le paysage urbain avec les livraisons du quartier Antigone en 1985 et de l’hôtel de région en 1989.
« Quand les maires plaçaient le logement social en périphérie, Ricardo Bofill défendait la réalisation du logement social dans la ville, en posant une esthétique architecturale méditerranéenne », rappelle aujourd’hui Michaël Delafosse, actuel maire et président de Montpellier Méditerranée Métropole. Avec Georges Frêche, ils ont porté le projet novateur d’Antigone, développant la ville vers la mer. Au moment où les voitures étaient omniprésentes, il réalise une artère piétonne d’1,5 kilomètre. »
L’élu indique avoir convié l’architecte catalan et sa famille dans la commune l’été dernier. « C’était la première fois depuis plus de 20 ans qu’il marchait dans le quartier Antigone, raconte-t-il. Le désir commun qui était le nôtre était de continuer le travail, avec la percée vers le centre historique, mais aussi de questionner son œuvre, de s’interroger pour enrichir le quartier. (…) Il était débordant de projets. »
Afin de lui rendre hommage, un lieu en cœur de ville de Montpellier devrait prochainement porter le nom de Ricardo Bofill.
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