Creuse Une technopole dédiée à l'eau
Sa vocation, industrialiser de nouveaux procédés. Une formation bac + 3 de maintenance des systèmes d'eau démarre, à la rentrée, à La Souterraine. La région s'affirme comme l'un des premiers centres de compétences de l'eau.
jean-pierre reillac
Un nouvel outil de valorisation nationale et internationale des compétences limousines de formation et de recherche et développement sur l'eau, les déchets et l'environnement est en train de se mettre en place. Plusieurs structures existantes participent au lancement de l'Aquapole.
Sous cette bannière se retrouvent, notamment, le Centre national de formation aux métiers de l'eau, à La Souterraine, en Creuse, l'Ecole d'ingénieurs de Limoges, l'Ensil, avec sa section spécialisée, la filière d'enseignement et de recherche de l'université, ou encore l'Office international de l'eau, présent ici avec ses structures de formation et de documentation, sans oublier des lycées proposant des formations de techniciens eau et environnement (Ahun en Creuse, Dautry à Limoges).
A partir de cet ensemble de compétences, une école de l'eau se crée à La Souterraine. Pour Gilles Neveu, directeur du Centre national des métiers de l'eau, « il s'agit de s'appuyer sur les outils de la formation professionnelle pour assurer une formation initiale de qualité ». Un bac pro des métiers de l'eau est en gestation et, dès la rentrée, devrait démarrer à bac + 3 une formation « maintenance des systèmes eau et assainissement ».
Des relations naturelles avec les entreprises
L'IUT de Limoges doit ouvrir, en octobre 1998, une antenne à La Souterraine pour former des techniciens de l'eau. Les enseignants conduiront, avec l'appui d'EDF, la recherche appliquée sur le traitement des boues d'épuration.
L'Aquapole se consacrera aussi à la recherche-développement et à l'industrialisation de procédés. Le contact avec les entreprises sera d'autant plus facile que beaucoup sont impliquées dans l'Office et dans la filière eau du Limousin, sans oublier celles qui envoient des personnels en formation. Le Centre national de formation aux métiers de l'eau (CNFME) reçoit 4 000 stagiaires par an et emploie 44 personnes à temps plein, dont 25 ingénieurs-formateurs, à La Souterraine et à Limoges. Six millions ont déjà été investis dans le cadre d'un programme de 17,5 millions de francs, entre 1995 et 1998, soutenu par la Datar dans le cadre du plan Massif central. Il associe l'Etat, la région, les collectivités locales et l'Europe. Les bâtiments sont agrandis, des pilotes sont rénovés ou créés (réseaux, automatismes, traitement de l'eau potable, détoxication des rejets industriels, stabilisation des boues...). Le projet est couplé avec la construction de la station d'épuration de la ville de La Souterraine et d'une unité de détoxication de l'entreprise ARIES-SER.
Ce pôle de l'eau limousin est en train de se renforcer comme centre national de compétences, en s'affirmant comme l'un des tout premiers en Europe.
PHOTO : Les installations pédagogiques de l'Office de l'eau à La Souterraine pour le traitement de l'eau potable.
Projet télématique et services « on line »L'Office international de l'eau a implanté à Limoges son service national de documentation « Eaudoc », la plus grande bibliothèque spécialisée du monde, avec 175 000 références de textes, et la banque nationale des données sur l'eau. Il travaille au lancement, en partenariat avec des organismes de Saint-Etienne, à un centre national de ressources télématiques sur l'eau et l'environnement. Ce projet, approuvé par le CIADT de décembre 1997, représente un investissement de 13 millions entre 1998 et 2000. Il veut aussi mettre en place, d'ici à l'an 2000, quatre nouveaux services interactifs « en ligne » sur Internet. « Ecomanagement » fournira de l'information et du conseil aux entreprises industrielles en matière d'eau et d'environnement. La cible est les PME avec lesquelles l'Office tisse actuellement des relations de formation et de conseil par des voies plus classiques. Il en fait de même avec les élus ruraux auxquels sera proposé « Cartel », service d'assistance juridique et économique. « Aqua'Learn » permettra des formations professionnelles interactives à distance, et « Aquadoc-Inter » sera un réseau d'échange multilingue de documentation sur l'eau.
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