Course contre la montre
Depuis l'annonce officielle, le 3 juillet 1996, de l'interdiction de l'amiante, c'est une véritable course contre la montre qui s'est engagée avec pour indiscutable moteur la protection de la santé des occupants de quelque 10 000 bâtiments potentiellement à traiter. Pari tenu du côté des pouvoirs publics qui, prenant le problème à bras le corps avec une célérité exceptionnelle, ont mis en place des structures particulières, comme la commission interministérielle de l'amiante, et « bouclé » l'arsenal réglementaire en temps et heure (voir le décret d'interdiction dans notre précédente édition).
Depuis le début de l'année, nous sommes donc rentrés dans le vif du sujet et force est d'admettre que les obstacles ne manquent pas. Les chiffres collectés dans notre enquête sur le marché, les acteurs et les procédés du désamiantage, -voir page 34, parlent d'eux-mêmes : près de 100 millions de mètres carrés vont devoir être auscultés afin de décontaminer le parc à l'horizon 2001. Une véritable gageure alors que le nombre d'entreprises certifiées pour traiter l'amiante se compte encore sur les doigts des mains et que les produits de substitution anti-incendie sont loin de faire l'unanimité. A la maîtrise d'oeuvre, aux laboratoires et aux entreprises de relever le défi. Car, à la clé, il y a un marché évalué à 30 milliards de francs et une vitrine technologique dont on perçoit bien les retombées.
PHOTO : Le marché du désamiantage, estimé à au moins 30 milliards de francs - et parfois beaucoup plus suivant la noirceur des scénarios -, attire de plus en plus d'acteurs du BTP, les grands groupes mettant en avant leur offre globale.