
Coronavirus: l’Etat rechignerait à indemniser les entreprises de BTP
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur) | le 18/03/2020 | Emploi BTP, France , Coronavirus, Artisans
Officiellement, les entreprises de BTP se doivent de poursuivre leur activité malgré la crise sanitaire. Dans les faits, les chantiers sont contraints de s’arrêter et les entreprises se mettent en activité partielle… contre l’avis des Direccte qui menacent de ne pas les indemniser.
Concernant la situation du BTP, la position du gouvernement est particulièrement ambiguë. D’un côté, il précise que le secteur doit poursuivre son activité. De l’autre, il met en garde les entreprises sur l’importance de mettre en œuvre les mesures sanitaires et de sécurité que requiert la situation de crise sanitaire.
Une situation intenable pour la plupart des entreprises du BTP. Leurs fédérations professionnelles (Capeb, FFB et FNTP) l’ont fait savoir dans un communiqué commun demandant un arrêt temporaire des chantiers. Un arrêt motivé à la fois par un engagement citoyen afin de freiner la contamination et leur responsabilité d’employeurs vis-à-vis de la santé et de la sécurité de leurs salariés.
« Dans les faits, quasiment tous nos chantiers sont contraints d’arrêter. Le bâtiment est une chaîne de production et la moindre défection d’un des maillons peu mettre le chantier à l’arrêt » précise Régis Rousseau, président de la FFB des Pays de la Loire. « Sur chaque chantier plusieurs maillons font défaut pour des raisons qui peuvent aller de la sécurité des salariés à une rupture de l’approvisionnement ou la défection d’un autre corps de métier » complète-t-il.
Arrêts de travail jugés abusifs
Or, selon nos informations, les Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) ont vivement reproché ces arrêts de travail, jugés abusifs.
Selon l’administration, les entreprises du BTP auraient agi de façon exagérée, le secteur n’étant pas concerné par les fermetures. Le bénéfice du chômage partiel pour les entreprises du secteur pourrait ainsi être mis en cause. « La peur, l’effet de sidération et le droit de retrait ne sont pas des motifs de justification suffisants » aurait indiqué un directeur d’une Direccte lors d’une réunion avec les professionnels.
Tout et son contraire
« Cette position est incompréhensible, inacceptable pour les entreprises du bâtiment et incohérente au regard des déclarations du président de la République » ont écrit au Préfet des Pays de la Loire les présidents des FFB départementales et régionale. « On ne peut pas demander aux entreprises et aux citoyens tout et son contraire, le confinement et la poursuite d’activité, des vertus citoyennes et une absence de moyens de protection individuelle disponible » argument-ils.
Et les entrepreneurs de conclure : « Il est donc d’une extrême importance que les messages émanant des pouvoirs publics soient excessivement clairs en la matière, afin que chacun, à son niveau, puisse exercer son devoir de responsabilité au regard notamment de la santé de nos propres collaborateurs et des personnes qui seraient à leurs contacts ».
Jacques
18/03/2020 19h:04
Alors que faisons nous? On se confine où on prend le risque d'être infecté ou d'infecter