Contre les îlots de chaleur urbains, l’Ademe rassemble les solutions sur une appli
Afin d'aider les petites et moyennes collectivités locales à prendre les bonnes décisions pour adapter les villes au réchauffement climatique, l'Ademe lance le site web "Plus fraîche ma ville".
JULIE NICOLAS
Après le Centre de ressources sur l’adaptation au changement climatique (Cracc) du Cerema en 2020, voici le site web « Plus fraîche ma ville » de l’Ademe dédié, lui, à la lutte contre les îlots de chaleur urbain.
Une priorité en effet car, rappelons-le, 2022 est classée par Météo France comme l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis 1900. Les trois vagues de chaleur de l’été dernier sont d’ailleurs la cause directe d’une hausse de 16 % de la mortalité depuis la mise en place du plan canicule en 2004.
Tenir compte de la morphologie urbaine
Pour aider les collectivités locales, en particulier les petites et moyennes villes qui réfléchissent à leur adaptation au changement climatique, le site réunit une trentaine de fiches dédiées chacune à une solution pour lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur urbain (ICU). Afin de déterminer quelles sont les solutions les plus adaptées en fonction de la morphologie urbaine, du foncier, des bâtiments existants et des climats futurs, les élus comme les agents techniques se retrouvent parfois démunis. D’autant plus que la ville doit être traitée comme un ensemble et que les services travaillent souvent en silos.
Trois parcours pour faciliter la prise de décision
C’est bien après avoir étudié et constaté ces freins à l’action lors de l’été 2022 que le site « Plus fraîche ma ville » a été conçu. Il propose donc trois parcours afin de faciliter la prise de décision.
Le premier est un arbre décisionnel : après avoir répondu à plusieurs questions, l’utilisateur obtient jusqu’à quatre solutions de rafraîchissement urbain, à choisir seules ou combinées. Le second partage des retours d’expérience. Le troisième renseigne sur les coûts, les co-bénéfices et les limites de chaque solution.
Solutions basées sur la nature
« Les solutions se classent selon quatre catégories : celles qui mettent l’accent sur la végétation et sur les arbres (les vertes), celles qui prennent en compte l’eau (les bleues), celles qui prennent en compte les matériaux et les revêtements (les grises) et celles qui visent à changer les pratiques de la ville (les solutions douces) », détaille Elodie Briche, coordinatrice R&D et urbanisme durable, qui porte le projet à l’Ademe.
La combinaison des thématiques vertes et bleues donne des « solutions fondées sur la nature », « qui sont les plus efficaces et les plus durables pour préparer les villes aux vagues de chaleur », rappelle Jérémie Almosni, directeur régional Ile-de-France de l’Ademe.
Accompagner les collectivités locales
« Le service ne se substitue pas à l’expertise d’un bureau d’études, précise rapidement Elodie Riche. Il s’agit bien d’un outil d’aide à la décision de premier niveau qui vise à accompagner les collectivités locales pour éviter un cahier des charges trop large ou les points de vigilance lors de la réalisation d’un diagnostic de surchauffe urbaine. Le site tient également compte des « mal-adaptations. » La climatisation est l’exemple typique en la matière, parce que non seulement l’appareil consomme de l’énergie et contribue aux émissions de gaz à effet de serre, mais en plus, il réchauffe directement l’espace urbain. Mais d’autres exemples s’apparentent à des mal-adaptations, comme le choix d’essences arboricoles qui nécessitent beaucoup d’eau. Ils sont réunis dans la catégorie « Oups », qui donne aussi des conseils pour remédier aux anciennes erreurs.
Conçu pour être pragmatique, une fois les solutions identifiées, le site indique également le budget nécessaire et renvoie vers les différentes aides financières possibles. Un véritable atout pour achever de convaincre n’importe quel maître d’ouvrage.
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