Construction bois: la commande publique veut donner l'exemple à suivre
La remise, mercredi 20 novembre, lors du Salon des maires et des collectivités locales, du Prix national de la construction bois 2013 et l'attribution de trois "coups de coeur AMF/Pavillon bois", montre que les collectivités veulent donner l'exemple en matière de construction bois. Mais les résistances et les problèmes demeurent.
Adrien Pouthier
Depuis plus de 10 ans, le Comité national pour le développement du bois (CNDB) et les différents acteurs de la filière bois sont présents au sein du Pavillon bois sur le Salon des maires et des collectivités locales (SMCL) pour promouvoir les atouts du bois dans l'espace public, la richesse des essences locales et la multitude de possiblité qu'offre ce matériau dans la construction de bâtiments sociaux, tertiaires ou d'équipements.
A l'occasion de ce salon, le CNDB remettait d'ailleurs mercredi 20 novembre, son Prix national de la construction bois pour les bâtiments et équipements publics et les logements collectifs. Une manière de montrer l'exemplarité de la commande publique dans l'utilisation du bois dans la construction. "Avec l'application des normes de la RT 2012 et la politique de rénovation qui se met en place, la commande publique a en effet un rôle important d'exemple à jouer pour tirer le marché de la construction bois en France", confirme Christine Le Nouy, directrice du CNDB. "Par ailleurs le bois est un matériau qui permet de construire à des prix abordables des logements sociaux et c'est une ressource locale, exploitée en filière courte, chose que les maires apprécient particulièrement."
Matérialisation de cet engouement : l'Association des maires de France, en partenariat avec le CNDB a distingué par trois "coups de coeur", des réalisations exemplaires.
Ressource et filière
Malgré tout, c'est bien la construction de maisons individuelles qui reste le marché le plus important. Car tous les acheteurs publics ne sont pas convaincus par le bois. "Il y a encore beaucoup de réticences et de résistance, de préjugés autour du bois", explique l'architecte Philippe Bergès, récompensé par une mention au Prix national de la construction bois pour la réalisation de la Maison du département du Lot. "Au sein même du Conseil général, pourtant maître d'oeuvre, certains élus ont eu des mots très durs contre l'utilisation du bois. Il y a encore des gens qui sont totalement opposés à son utilisation dans la construction."
Par ailleurs, des collectivités peuvent se trouver confrontées à des problèmes de ressources et de filière. Si, pour les 800 m3 de bois (structure, vêture, planchers) nécessaires à la construction de sa Maison du département, le Conseil général du Lot a pu compter sur des essences de bois locales (chêne), il a fallu pour la structure faire venir du bois de haute-Corrèze, du Cantal et même d'Autriche ! "La résistance mécanique du bois autrichien est supérieure", explique Bernard Jauzac qui travaille avec Philippe Bergès. "Et puis leur filière est mieux organisée et plus industrialisée."
Et tout cela a évidemment un prix.
"On ne peut pas imposer le bois dans la construction", conclut Philippe Bergès. "En tout cas moi, je me refuse à le faire. Mais de plus en plus de gens se montrent prêts à payer plus cher pour utiliser le bois".
L'espoir est sans doute là et c'est donc peu dire que le "plan national d'action pour l'avenir des industries de transformation du bois" (notre article) est attendu par tous les acteurs de la construction.
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