Conférence de consensus sur le logement : une première réunion qui laisse sur sa faim
Professionnels du bâtiment et parlementaires se sont donnés rendez-vous ce mercredi 20 décembre pour la première réunion organisée dans le cadre de la conférence de consensus sur le logement. Problème : les participants n’ont pas eu le temps de rentrer dans le détail de leurs propositions.
S.V.
Un premier pas vers le dialogue ? C’est autour de la thématique « Le rôle et la place des collectivités territoriales dans la politique » que les professionnels du bâtiment et les parlementaires ont lancé ce 20 décembre 2017 au Sénat la série des cinq réunions organisées dans le cadre de la conférence de consensus sur le logement. Objectif : construire ensemble le projet de loi logement, récemment appelé « Elan » (pour « évolution du logement, de l’aménagement et de la transition numérique »).
Pour les acteurs présents, ce rendez-vous, premier d’un série qui s’étalera jusqu’à la fin du mois de janvier 2018, a permis aux élus locaux, coopératives HLM, architectes et autres corps de métier de s’exprimer. « Cette rencontre a eu le mérite de lancer un débat sur la politique de décentralisation du logement, question que n’aborde pas nécessairement le gouvernement dans son projet de loi », note Vincent Lourier, directeur de la fédération nationale des sociétés coopératives de HLM (Coop’HLM).
Pourtant, très vite le débat s’est dirigé vers d’autres sujets, comme la mobilisation du foncier, l’amélioration du traitement des recours contre les permis de construire ou encore la simplification des normes. « C’est le risque de ce type de rencontre. Avec le peu de temps de parole qu’ils ont, les intervenants [une centaine selon les participants – NDLR] veulent absolument parler de leurs problématiques, alors qu’elles ne doivent pas être abordées avant janvier », déplore Jean-Paul Bret, vice-président de l’assemblée des communautés de France.
Des débats restés en surface
Pour Denis Dessus, président du Conseil national de l’ordre des architectes, c’est l’une des faiblesses de l’exercice. « Au cours de cette réunion, le temps manquait pour développer et convaincre. C’est pourquoi nous espérons travailler le détail des propositions que nous avons formulées, lors des prochaines réunions. »
Ces rencontres risquent-elles alors d’être redondantes ? C’est ce que craint Jean-Paul Bret : « Espérons que la présidente de toutes les séances, Sophie Primas [aussi présidente de la commission des affaires économiques du Sénat – NDLR], obligera au respect des thématiques proposées. Sinon, il n’est pas certain que nous arrivions à un consensus. » La prochaine réunion, qui aura lieu le 10 janvier 2018, doit notamment aborder l’accélération de la construction de logements et les enjeux liés à la simplification des normes de construction et d’urbanisme.
Pour Pascale Poirot, présidente de l’Union nationale des aménageurs, « l’initiative demeure malgré tout louable, surtout après une longue période d’absence de concertation. » A condition de réussir à tirer la synthèse des propos tenus par les participants: « Avoir ce temps pour s’exprimer librement est nécessaire, mais le gouvernement devra réaliser un travail de filtre face à l’ensemble des propositions soulevées, avertit Jean-Louis Dumont, président de l’Union sociale pour l’habitat. Nous n’attendons pas de ces réunions un bouleversement majeur, seulement que cela permette d’infléchir quelques dispositions. »
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