Comment rester actif sur le marché de la maison individuelle : Thierry Chabance témoigne
Les exigences du contrat de construction de maison individuelle (CCMI) dissuadent de nombreux artisans de proposer des projets de maison à des clients particuliers. Thierry Chabance, gérant d'une entreprise de construction à ossature bois, nous explique comment la coopérative artisanale lui a permis de rétablir son activité.
Laurent Duguet
« Formé en Suisse et en Haute-Savoie, j'ai fondé en 1995 l'entreprise de construction de maisons ossature bois Viebois, à Champdieu dans la Loire. Quand les banques ont imposé la loi de 1990, qui a institué le CCMI*, j'ai répondu en créant la société de maîtrise d'œuvre AVBois pour le suivi de chantier. En 2016, mon CA subissant l'impact de cette contrainte, j'ai proposé aux artisans Qualibat avec lesquels je travaillais de créer une coopérative artisanale, Artibois Constructeur. C'est l'une des 54 coopératives artisanales de l'Ufcac**.
Nous sommes 11 coopérateurs de petite taille, avec un effectif moyen de 12 salariés chacun. Cela permet de travailler dans le cadre de la loi de 1990, qui prévoit la souscription d'une dommage-ouvrages et protège mieux nos clients. En trois ans, nous avons réalisé dix maisons. Hors coopérative, je n'aurais pu en faire qu'une seule.
Notre objectif est de huit maisons par an. Nous ne sous-traitons aucun lot, contrairement aux CMIstes qui dégagent ainsi de fortes marges. Actuellement, nous essayons de convaincre des architectes de se rapprocher. Ils gagneraient en temps de suivi. Le neuf représente 100 % de notre activité, nous allons nous diversifier vers le marché de la rénovation. »
*À retenir sur le CCMI :
- Obligation : un contrat écrit est obligatoire pour toute construction d'un immeuble à usage d'habitation ne comportant pas plus de 2 logements.
- Garanties : le constructeur doit être titulaire d'une garantie de livraison obtenue via un établissement de crédit ou d'assurances, et d'une garantie de remboursement si paiement avant la date d'ouverture du chantier.
- Assurance : le constructeur doit souscrire des assurances RC et décennale, et livrer la construction dans les délais et à prix convenus.
- Obtention : le constructeur doit prouver son expérience, détailler le procédé constructif et le type de maisons qu'il souhaite réaliser. Le montant de l'investissement, l'importance du projet et le capital social sont visés par l'établissement de crédit ou l'assureur. Le constructeur doit apporter des garanties (cautions personnelles et solidaires, garanties bancaires à première demande ou nantissement de compte).
**Ufcac : Union française des coopératives artisanales de construction
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Tous les champs sont obligatoires
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