Clestra, leader mondial des cloisons de bureaux amovibles, en redressement judiciaire
Laurent Miguet (Bureau de Strasbourg du Moniteur) | le 14/11/2012 | Bas-Rhin
Le redressement judiciaire de Clestra France, prononcé le 13 novembre à Strasbourg, ouvre une période d’observation de six mois pour le leader mondial de la cloison de bureaux amovible.
Fort de 560 emplois dont la majorité dans sa nouvelle usine d’Illkirch-Graffenstaden (sud de Strasbourg), Clestra est entré en 2008 dans le giron de Windhurst Participations, à l’issue d’une procédure de LBO portée par les cadres dirigeants. Le fonds d’investissement français, présidé par François-Denis Poitrinal, a désigné récemment un nouveau P-DG : Xavier Nejar, spécialiste des entreprises en difficulté au cabinet parisien IEN.
En même temps que l’annonce du déménagement de l’usine de Strasbourg Koenigshoffen, l’actionnaire avait engagé en 2009 un investissement de 8 millions d’euros dans le process du nouveau site, construit par Colony Capital pour 15 millions d’euros et mis en service en 2011.
Retournement du marché de l'immobilier d'entreprise
Selon une source proche de l’actionnaire, l’entreprise accuse le choc d’un revirement soudain du marché français de l’immobilier d’entreprise, dont la baisse atteint cette année 25 à 40 % selon les secteurs.
« Deux augmentations de capital, dont une par l’intermédiaire du fonds stratégique d’investissement, n’ont pas suffi à remettre l’entreprise à flots », précise José Rosa, secrétaire (CGT) du comité central d’entreprise. La CGT a déclenché une procédure de droit d’alerte avec expertise comptable.
« Nous ferons un premier point sur la situation avec la direction d’ici à la fin janvier », annonce José Rosa. Selon cet élu, l’usine calibrée pour un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros dépassera tout juste les 100 millions d’euros cette année. Le plan proposé par la direction consisterait à adapter l’outil industriel au marché en jouant sur plusieurs leviers : l’internalisation de certaines prestations sous-traitées ; la réduction de la force commerciale ; la simplification des gammes ; la diminution de la masse salariale.