« Chacun son métier, il n'y aura pas de fusion de compétences» Pierre Anjolras, président du nouveau pôle Vinci Construction
Un nouveau pôle regroupant Eurovia et Vinci Construction doit permettre de renforcer les synergies sur des projets de toute taille.
Propos recueillis par Jérémy Bellanger et Fabien Renou
\ 10h19
Propos recueillis par Jérémy Bellanger et Fabien Renou
A la tête d'Eurovia depuis 2014, vous venez de prendre en plus la présidence de Vinci Construction. Quel sera le visage de ce nouveau pôle de BTP ?
Dans ce nouvel ensemble baptisé Vinci Construction et qui aura réalisé en 2020 plus de 23 milliards d'euros d'activité, nos 1 000 entreprises demeurent les mêmes. Chacune reste sur son métier, que ce soit le bâtiment, les ouvrages de génie civil ou les infrastructures. Il n'y aura pas de fusion de compétences, dans la droite ligne de notre credo : un métier, un entrepreneur, un territoire. Cette évolution est avant tout managériale, comme en témoigne la composition du nouveau comité exécutif qui représente la variété des métiers et des géographies sur lesquels évoluent les 120 000 femmes et hommes de ce pôle.
Comment s'organise ce nouvel ensemble ?
Il s'appuie sur trois grands piliers. Le premier, c'est notre division « grands projets » qui fédère nos activités liées aux chantiers les plus imposants et les plus complexes.
Le deuxième réunit nos réseaux de spécialités, portés par Soletanche Bachy, Menard, Freyssinet, Terre Armée, Nuvia et Sixense. Enfin, le troisième pied comprend nos réseaux de proximité qui constituent notre première ligne. En France, où le marché est mature, les agences Eurovia et Vinci Construction conservent leur fonctionnement actuel qui leur permet de déployer leurs expertises sur tout le territoire.
Hors de nos frontières, où nous avons des marchés à conquérir, nous favorisons une approche par plaques géographiques homogènes : l'Europe continentale et l'Afrique, le Royaume-Uni et, enfin, les Amériques et l'Océanie.
Qu'est ce qui a motivé ces évolutions ?
Il est toujours nécessaire d'interroger son organisation, a fortiori quand les marchés font les montagnes russes comme c'est le cas actuellement. Mais la vocation de ce nouvel ensemble est, d'une part, d'amplifier et de faciliter les synergies et, d'autre part, d'accompagner encore mieux chacune des entreprises du nouveau pôle dans son développement. Cette accélération est fondamentale pour relever les défis de court, moyen et long termes, mais aussi pour faire face à l'imprévisible, comme l'a été la crise du Covid-19 en 2020.
La constitution de ce nouveau pôle remet-elle en cause votre approche décentralisée ?
Au contraire ! La décentralisation reste l'ADN du groupe Vinci. Toute notre organisation est là pour appuyer et se mettre au service de notre réseau d'entreprises afin qu'il puisse relever les grands défis environnementaux, énergétiques ou encore digitaux qui sont devant nous. Pour ce faire, chacune d'elles doit continuer d'exister et de se distinguer par ses savoir-faire, sa marque, ses clients… Donner du sens sans mélanger les spécialités, soutenir le business, favoriser l'autonomie et la prise d'initiative, telle est notre feuille de route.
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