Brainstorming autour des transports de demain
Les principaux acteurs des transports collectifs ont organisé une consultation nationale et des débats dans six villes de France pour faire progresser le secteur. Lundi 12 décembre, les états généraux de la mobilité durable ont fait une halte à Bordeaux.
Orianne Dupont (Bureau de Bordeaux du Moniteur)
Faire remonter les transports au cœur du débat national. C’est l’objectif des Etats généraux de la mobilité durable, qui ont fait escale lundi 12 septembre à Bordeaux. Ce tour de France organisé par la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), le groupement des autorités responsables de transport (Gart), le TDIE (Think tank autour des transports), l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et la région Nouvelle-Aquitaine, est l’occasion de donner la parole à tous les acteurs des transports, dont les usagers – pour la première fois – et faire émerger des propositions. Il fait par ailleurs suite à une consultation nationale en ligne. A l’issue de cette tournée, qui passe par Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Bordeaux et Strasbourg, un document final sera présenté au Sénat en mars prochain afin de nourrir le débat national. Et la campagne présidentielle, espèrent les organisateurs. «Les transports ne sont jamais évoqués, pourtant, ils sont une condition pour pouvoir répondre aux grandes causes, comme la pollution ou l’emploi», estime Guy Le Bras, directeur général du Gart. Les quelque 400 répondants (structures et individuels) avaient la possibilité de s’exprimer sur la qualité de service, la transition énergétique et la santé publique, le financement et le modèle économique, l’intermodalité et la desserte des territoires peu denses.
Sauvegarder le secteur
A une période où les Français souhaitent de plus en plus de transports collectifs, les différents acteurs se montrent inquiets face aux difficultés liées aux financements (augmentation de la TVA, arrêt du projet écotaxe, exemption du versement transports pour les entreprises de moins de onze salariés, etc.). Et ils regrettent qu’en France la mobilité repose encore aujourd’hui à plus de 80% sur la voiture. «Nous effectuons un tour de France pour recueillir des propositions concrètes et ainsi sauvegarder le secteur», explique Guy Le Bras. L’envie des régions est de mettre en avant l’importance du transport du quotidien. Un sujet épineux en Nouvelle-Aquitaine où la qualité de service n’est pas à la hauteur des investissements consentis par la collectivité. «Nous avons investi 2,5 milliards d’euros sur les trains du quotidien et acheté 46 nouvelles rames. Mais le problème c’est que nous ne sommes pas décideurs et nous avons en face de nous une entreprise qui ne fait pas son boulot», s’insurge Renaud Lagrave, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine, chargé des infrastructures, des transports et des mobilités. Petit tacle à l’adresse de la SNCF qui, selon l’élu, devrait davantage participer au budget transport. Il s’est également montré inquiet face à la fermeture des lignes non rentables. «Il faut écouter les régions, assène-t-il, veut-on des transports publics, oui ou non ?»
Du WiFi à l’interdiction du droit de grève
Pour les organisateurs, cette tournée qui s’achève en fin d’année est l’occasion de faire naître des idées et de repenser les transports. Il ne s’agit plus uniquement de TER ou de TGV, mais de vélo, de covoiturage, d’émergence de start-up aux idées nouvelles pour organiser le transport des voyageurs, etc. Quelques idées soufflées dans le désordre: promouvoir les façons d’occuper son temps pendant le trajet, informer en temps réel pour pouvoir changer de mode de transport en cours de route, rendre obligatoire l’indemnité kilométrique «vélo», réduire la vitesse en ville, taxer davantage l’usage de la route, étudier la gratuité des transports, développer le covoiturage, interdire la grève dans les transports collectifs, etc. Si toutes les idées ne sont pas applicables, elles ont au moins l’avantage d’attester que les Français commencent à se saisir du débat.
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