Bouches-du-Rhône La Ciotat va se désenclaver pour attirer des entreprises
- D'importants travaux de voirie sont programmés pour redynamiser le site des anciens chantiers navals.
JEAN-MARC MATALON
La ville de La Ciotat ne recrutera pas le « développeur économique » dont l'arrivée avait pourtant été annoncée. L'ancien responsable de la reconversion industrielle du Creusot devait être chargé de prospecter de nouvelles entreprises, pour redynamiser ce site particulièrement fragilisé depuis le naufrage de l'ex-Normed en 1992. La CGT était farouchement opposée à une telle embauche. Le préfet menaçait d'annuler le recrutement qui n'avait pas fait l'objet d'un appel d'offres réglementaire. Deux raisons qui ont conduit Rosy Sanna, le maire (PCF) de La Ciotat, à confier la mission de prospection économique à la Semidep, la société d'économie mixte déjà en charge du développement du domaine public maritime. L'enjeu est de taille, car en plus des 45 ha libérés par les anciens chantiers navals, la Semidep va devoir gérer l'aménagement des zones d'entreprises situées en périphérie de la ville.
Sur le site qui fût jadis l'un des fleurons de la construction navale française, la reconversion s'annonce difficile. Deux entreprises seulement ont manifesté leur intention de s'installer dans les prochains mois. Mais toutes deux ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. La société Bigoin (architecture navale pour la haute plaisance) avait annoncé une vingtaine de créations d'emplois au 1er janvier dernier. Il n'y en aura finalement que cinq à l'automne. Idem pour le chaudronnier Armitrano qui souhaitait implanter une unité de fabrication de mâts d'éoliennes. L'industriel avait prévu d'investir 50 millions de francs en créant une quarantaine d'emplois dès le printemps 1997. Les subventions d'Etat tardant à venir, le projet a réduit sa voilure : on parle désormais de vingt emplois d'ici deux ans.
Création de voies d'accès
Rosy Sanna estime que ces difficultés sont « à la fois administratives et politiques » et elle compte sur la nouvelle majorité et sur le nouveau gouvernement pour les surmonter. Mais le maire de La Ciotat est également convaincu que sa ville se heurte à un grave problème d'accessibilité qui constitue un frein objectif au développement économique. C'est la raison pour laquelle, la municipalité vient de lancer un vaste programme de désenclavement du site et d'élargissement de la voirie. La Semidep va devoir conduire un projet visant à contourner le domaine public maritime en utilisant les voies existantes de l'arrière-pays et à créer un nouvel accès routier jusqu'à la dernière digue du chantier naval. Au total, 34,8 millions de francs de travaux sont prévus. Sans compter une enveloppe équivalente destinée à dynamiser la zone d'activités de la «Source du Pré » (10 ha) afin de la rendre accessible à tout type d'emplois.
Parmi les autres projets de la municipalité, citons la poursuite de l'aménagement du quartier de l'Hôtel de Ville pour un investissement évalué à 1,6 million de francs, la création d'un square rue Bouronne (1,4 million) et l'aménagement du haut de la rue Bouronne (2,5 millions).
L'ensemble de ces opérations seront lancées en septembre.
Enfin, deux gros chantiers sont attendus à La Ciotat : la construction d'un IUT (12 millions seront apportés par la commune) et la réalisation d'une médiathèque (16 millions).
Une Opah pour tout le centre-ville
La ville de la Ciotat vient de lancer, dans le centre historique, une Opah ambitieuse qui concerne un millier de logements.
La commune versera 15 millions de francs dans ce programme de rénovation de façades qui devrait générer 70 millions de francs de travaux au cours des trois prochaines années. La Caisse des dépôts et consignations est associée à cette opération.
PHOTO : A l'heure actuelle, seulement deux entreprises ont manifesté leur intention de s'installer sur les 45 ha des anciens chantiers navals.