Biti-Matériaux Locaux : pour que le seconde main devienne la norme
Depuis deux ans, l’association Biti Matériaux Locaux travaille à réduire l’empreinte carbone du secteur de la construction. Outre la création d’une ressourcerie, elle envisage la revente de matériaux de réemploi sur les sites de déconstruction.
Jean-Sébastien Thomas
Créer une filière de réemploi des matériaux du second œuvre (sanitaires, menuiseries, bois, revêtement de sol…), c’est l’objectif que se sont fixé Clémentine et Edgar Cutzach qui ambitionnent de faire passer « d’anecdotique à normal » l’utilisation de ce type de produits. Pour y arriver le frère et la sœur ont créé une association : Biti-Matériaux Locaux. Implantée en Charente-Maritime, la structure accompagnée par Cyclad, syndicat mixte de gestion des déchets sur le département, est actuellement à la recherche d’un local, environ 500 m2, qui servirait de ressourcerie. « Nous aimerions trouver un bâtiment sur l’axe La Rochelle, Rochefort, Saintes. Ce site sera dédié à la revente, à prix solidaire, de matériaux de déconstruction, de produits issus de surplus de chantier ou de stocks dormants », précise Edgar Cutzach qui est obligé de constater que jusqu’à présent cette recherche est restée infructueuse. Et désormais, la perspective d’ouvrir cet espace en septembre prochain s’éloigne quelque peu.
Archi parisienne
Mais il en faut plus pour décourager le duo qui s’apprête à être rejoint dans son aventure par Pascale Mira, une ancienne architecte parisienne, qui a décidé de s’installer dans le département. « Avec elle, nous allons nous orienter vers la déconstruction, lance Clémentine Cutzach. D’ailleurs, nous recherchons une opération test que nous pourrions conduire avec plusieurs opérateurs. Nous nous adressons aux bailleurs, promoteurs, collectivités locaux ou entreprises dotées d’un patrimoine ». Contrairement à la ressourcerie, l’objectif est de proposer, directement sur le chantier, la vente des matériaux issus des opérations de déconstruction : « Nous effectuerons le diagnostic PEMD afin d’établir un inventaire des ressources. Ensuite, nous réaliserons nous-mêmes la dépose afin de nous assurer de la qualité des produits qui seront proposés. Nous espérons être pleinement opérationnels d’ici à un an ».
Restera encore une question à régler, celle des assurances. Mais là encore, le duo avance en confiance : « Tout n’est pas encore calé, mais avec la montée en puissance des questions de réemploi des matériaux de construction les choses avancent vite et certaines assurances commencent déjà à proposer des solutions », se réjouit Clémentine Cutzach.
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