Belleville-sur-Loire Importants travaux d'étanchéité pour la centrale nucléaire
D'importants travaux sur l'enceinte poreuse du réacteur sont entrepris afin de limiter le taux de fuite.
jean-jacques talpin
Entre juillet et septembre 1998, la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, située au croisement du Cher, du Loiret et de la Nièvre, est restée silencieuse. Face à des taux de fuite jugés trop importants, le redémarrage de la centrale a tardé et n'a pu être obtenu qu'à la condition de mener d'importants travaux d'étanchéité. « Nous n'avons pas de problème de sûreté, note Jacques Maurin, directeur de Belleville, mais simplement de respect de la réglementation : nos enceintes sont prévues pour absorber des rejets gazeux de l'ordre de 5 % par jour, nous en sommes loin. »
Pourtant, Belleville, ouverte en 1987, souffre d'un problème récurent : son béton, réalisé à partir de sable de Loire, est trop poreux et perméable aux fuites. La centrale va donc lancer d'importants travaux d'étanchéité sur l'enceinte interne (1,20 mètre d'épaisseur de béton) de l'unité de production no 2.
Le chantier (40 millions de francs) vient de démarrer et se poursuivra jusqu'en juillet. Il vise d'abord à injecter de la résine époxy liquide à l'intérieur du béton à l'aide de drains, qui avaient été prévus dès l'origine. La phase la plus spectaculaire, entre juin et septembre, concernera la pose d'un revêtement d'étanchéité sur les parties haute et basse du réacteur. Un chantier à risque, qui suppose l'installation de 200 tonnes d'échafaudages, le décapage au sable du béton, et la pose au pinceau de plusieurs couches de revêtement sur une surface de 1 600 m2. Des tests de pression seront ensuite réalisés, afin de contrôler l'étanchéité. Si tout va bien, la deuxième tranche de Belleville pourra être recouplée au réseau électrique le 29 septembre.
En décembre, l'unité de production no 1 s'arrêtera à son tour, pour connaître les mêmes travaux durant six mois.
PHOTO : Les enceintes de la centrale de Belleville-sur-Loire sont prévues pour absorber des rejets gazeux de l'ordre de 5 %.