
Au Grand Stade de Lille, la FRTP mobilise les élus pour l'entretien du patrimoine
Maxime Bitter (bureau de Lille du Moniteur) | le 22/05/2013 | Lille, Etat, Aménagement, Patrimoine, Europe
Près de 200 professionnels et élus locaux se sont retrouvés mercredi 22 mai dans l'enceinte du Grand Stade de Lille pour la déclinaison régionale de la campagne nationale de la FNTP, « On n'arrête pas le futur ».
Pour engager le débat, le président de la FNTP Nord-Pas-de-Calais, Alain Sur, pointe deux sujets d’inquiétudes. Bien sûr, le manque de financement, remarquant que « trois Premiers ministres consécutifs ont dû débloquer des fonds d'urgence pour alimenter les collectivités locales », mais aussi le manque d'ingénierie locale en milieu rural. Une surprise ? Pas pour la plupart des élus présents, représentant le bloc communal, qui souffrent d'un manque de conseil pour les travaux d'entretien de leur patrimoine. Patrick Masclet, président de l'association des maires du Nord, ne le cache pas : « Nous manquons cruellement de visibilité et nous partageons l’inquiétude des entreprises sur ce sujet ».
Maire, entrepreneur et président du conseil économique et social régional, Frédéric Motte replace le débat dans le contexte : « les territoires vivent une véritable guerre d'attractivité et la qualité de leurs infrastructures est une des clés ».
Des équipements et infrastructures prioritaires
Mais quelles infrastructures faut-il soutenir dans un contexte budgétaire aussi contraint ? L'enquête de l'institut BVA commandé par la FNTP permet de cibler les attentes des habitants du Nord-Pas-de-Calais. En type d'infrastructures, la priorité est demandée aux équipements sociaux, de santé et scolaires.
« Cela corrobore ce que nous constatons sur le terrain, raconte Patrick Masclet, qui estime que les nouveaux arrivant recherchent plus ce type d'équipements que le maintien des bureaux de poste ». L'enquête BVA permet également de connaître les priorités des habitants en terme de grands travaux. La mobilité et le développement économique sont naturellement les domaines les plus populaires. Parmi les plus cités, le contournement autoroutier sud-est de la métropole lilloise, son projet de tram-train, la liaison ferroviaire rapide entre Lille et Lens mais aussi, bien sûr, le canal Seine Nord.
« Il aurait aussi fallu sonder les mêmes sur l'augmentation de la fiscalité locale », s'amuse Patrick Masclet. Frédéric Motte, lui, met en avant la contradiction « PUMA », acronyme de « projet utile mais ailleurs », version française du NIMBY qu'il constate quotidiennement.
Bombe à retardement
Avant de faire le point sur les nouveaux outils de financement des collectivités locales, par le duo constitué de Dominique Mirada, directeur régional de la Caisse des dépôts et Olivier Feur, délégué interrégional de la Banque Postale, les élus ont pu se rendre compte de l'importance de l'entretien du patrimoine en infrastructure. Christian Tridon, président du STRRES, syndicat de la FNTP qui rassemble les entreprises de génie civil dédiées à l'entretien du patrimoine, raconte le vieillissement peu visible des ouvrages d'art.
« La technologie du béton armé est une bombe à retardement, qui si elle n'est pas surveillée et entretenue, peut entraîner d'effroyables sinistres ». Il appelle les élus à surveiller leurs ouvrages et prévient que si « aucune réglementation n'impose l'entretien d'un pont, il est de la responsabilité du propriétaire d'assurer l'usage de l'équipement en toute sécurité ».