
Atelier Villes & Paysages se recentre sur la conception
Laurent miguet | le 11/03/2015 |
Après avoir réduit sa taille de moitié, Atelier Villes & Paysages engage sa refondation autour de deux axes majeurs : priorité à la conception sur le suivi de chantier et renforcement à l’international.
47 salariés en 2015 au lieu de 88 en 2014 : l’ancien leader de la conception paysagère subit de plein fouet la chute de la commande publique locale. Créée à Mulhouse voici une vingtaine d’années sous la houlette de Jean-Marc Bouillon, président de la Fédération française du paysage, l’ancien Atelier du Paysage a déménagé son siège en 2008 à Lyon pour entrer dans le groupe Egis, filiale de la Caisse des dépôts, sous son nom actuel Atleier Villes & Paysages.
En 2011, le développement a atteint son point culminant, avec 118 salariés. La décélération qui a suivi n’a pas suffi pour empêcher le plan de sauvegarde de l’emploi lancé fin 2014, suite à deux exercices soldés avec des pertes importantes. Le recalibrage répond à un objectif de 5,5 millions d’euros de chiffres d’affaires en 2015. Sans compter l’implantation de Nouméa où deux permanents suivent la réalisation d’une Zac de 1 000 hectares, le nombre d’agences passe de huit à quatre : autour du siège lyonnais, l’Atelier s’appuiera sur ses équipes basées à Toulouse, Mulhouse et Paris.
Prix trop bas
Le recentrage sur la conception découle de l’analyse des relations avec la maison mère : « Nous nous sommes parfois égarés en répondant à des offres trop diverses, mal calibrées et trop peu rémunérées », reconnaît Vincent Roger, compagnon des premières heures de l’Atelier du paysage. L’acceptation des suivis de chantier dépendra désormais d’une réflexion approfondie et d’un souhait réciproque du client et du concepteur. La suppression d’une strate hiérarchique intermédiaire remettra le chef de projet et la relation au client au centre de la stratégie de l’entreprise, engagée dans une diversification de ses marchés notamment auprès des sociétés d’autoroutes, des bailleurs et des promoteurs. Atelier Villes & Paysages entend se positionner dans le conseil aux donneurs d’ordre, à l’amont des contrats d’assistance à maîtrise d’ouvrage ou de maîtrise d’œuvre.
French touch
Parmi les motifs majeurs qui ont conduit à l’intégration dans Egis avec des résultats jusqu’ici inférieurs aux objectifs, le développement international reste à l’ordre du jour : « Début mars, nous avons déjà rentré 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires à l’export, ce qui laisse imaginer un dépassement de nos objectifs de l’année, fixés à 1,5 million », se réjouit Vincent Roger. Source de fierté de l’équipe, l’aménagement urbain du tramway d’Odense, au Danemark, remporté sans Egis, porte les signatures de Léa Langlet, Thibaut Maisons et Patrick Bouchardon. Ce projet illustre la capacité d’Atelier Villes & Paysage à incarner le French Touch, tout en intégrant de nouveaux savoir-faire : « La communication des projets par pictogrammes, avec de larges espaces blancs, nous apprend une nouvelle manière, plus ouverte, de traiter la concertation avec le public », explique Vincent Roger, déterminé à mobiliser « une machine de guerre », pour « réécrire une belle histoire ».