Architecture Les radars, un programme technique et sensible
-Un architecte de Bayonne réalise son troisième radar. -Un programme en plein développement, qui fait appel aux hommes de l'art.
claude mandraut
Après avoir travaillé chez Architecture Studio, Dominique Lesbegueris, 37 ans, est retourné dans sa région natale et a ouvert son agence à Bayonne. Par le biais des concours, - douze présentés, un gagné par an en moyenne -, le jeune architecte s'est déjà frotté à des programmes variés : restructuration de postes d'expansion économique à Hong Kong, Tokyo, Casablanca et Rabat, construction de l'institut universitaire de technologie d'Ivry, unité psychiatrique pilote du centre hospitalier de Dax, en cours de livraison. La porte étroite des concours l'a également introduit dans l'univers singulier des radars, un secteur en pleine expansion avec le développement de la prévention des risques naturels et les besoins de la navigation aérienne.
Trop plein d'espace
Souvent construits sur des sites protégés ou sensibles, ces radars sont aujourd'hui confiés de préférence à des architectes. Premier livré par Lesbegueris, en 1996, le radar d'Itxassou dans les Pyrénées- Atlantiques, a été suivi par celui de Sembadel, en Haute-Loire, achevé en septembre dernier. A Bollène, dans le Vaucluse, un troisième radar, attribué sur dossier de références, est au stade de l'avant-projet pour une livraison en 1998.
Ces radars n'ont pas tous la même fonction. Le premier, commandité par le ministère de l'Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme, est destiné au contrôle du trafic aérien. Les deux autres, construits pour Météo France, doivent mesurer et localiser les précipitations en temps réel. Le premier a coûté 14,6 millions de francs, dont 5 millions pour le bâtiment (230 m2), 9 millions pour le matériel et 0,6 million pour le radôme. Le prix du radar de Sembadel s'élève au total à 9 millions. De hauteur variable, 12 à 25 mètres environ, un radar se compose généralement de locaux techniques, de locaux de vie et d'une salle de réception des informations placée sous l'antenne. Les contraintes techniques, précises mais peu lourdes, sont principalement dimensionnelles, et pour le contrôle aérien, font obligation de ne pas utiliser de matières provoquant des échos parasites dans le cône de travail du radar (30°). « La difficulté se situe plutôt dans le trop plein d'espace et le manque de contraintes, témoigne l'architecte. Le site vierge, l'absence de gabarit ou d'alignement forcent à recourir en finesse à des références géologiques ou topographiques. » L'harmonie recherchée avec le paysage mais aussi les difficultés d'entretien sur des sites souvent difficiles d'accès expliquent également le choix de matériaux bruts, et de mises en oeuvre peu sophistiquées.
PHOTOS :
1. Installé à 970 mètres d'altitude au sommet de l'Artzamendi,
le radar d'Itxassou domine le golf de Gascogne. Un socle en béton et des troncs de pin équarris composent une sculpture monumentale.
2. Le radar météo de Bollène,
ici en avant-projet, sera livré en 1998.
3. Le radar météo de Sembadel,
achevé en septembre dernier.
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