Alpes du Sud Des contrats d'objectif pour développer les stations
« Les premières interventions du conseil régional en faveur des stations de sports d'hiver remontent à 1989-1990, pour cofinancer des équipements d'enneigement artificiel ou répondre à des besoins de trésorerie. Mais, à la fin du Xe Plan, on s'est rendu compte, au travers notamment de certaines situations critiques, qu'il fallait poursuivre avec une stratégie différente, plus large, impliquant l'ensemble des acteurs privés et publics. Ainsi sont nés les "contrats d'objectif", des dispositifs destinés à assurer une véritable politique d'aménagement des stations qui soit viable », explique Alain Bayrou, vice-président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Un engagement financier de 300 millions
Quatorze « contrats d'objectif » (qui touchent aussi des vallées touristiques et les parcs naturels régionaux), ont été intégrés à ce jour dans le contrat de Plan Etat-région, avec à la clé un engagement financier de plus de 300 millions, sur le principe d'un partenariat public (Etat, région, département, Europe) et privé.
Règle de ces contrats : ils ne peuvent jouer que si les opérateurs locaux autofinancent la quote-part de leur investissement (dans ce cadre précis, les aides peuvent représenter jusqu'à 70 % des dépenses), et ce après avoir provisionné les investissements obligatoires sur les remontées mécaniques. La raison de cette exigence est simple : il fallait sortir les communes supports de station des situations financières délicates dans lesquelles les avaient plongées les années sans neige, stopper le cycle infernal déficit-emprunt-endettement, tenir compte de l'évolution des pratiques de la clientèle (engouement moindre, séjours plus courts, etc.)...
Les actions fortes de ces contrats portent sur le confortement du produit neige (poursuite de l'équipement en enneigement artificiel, un tiers des financements), sur la diversification des activités, notamment vers le tourisme d'été, sur l'amélioration de l'hébergement, de la qualité des sites aménagés, sur la mise en place d'actions de promotion, etc.
Accroître la notoriété du massif
En toile de fond se développe aussi tout un concept « Alpes du Sud » dans sa diversité, entre les « grosses » stations axées sur le ski, la haute montage, les stations-villages et la qualité de leur milieu naturel, avec pour objectif d'accroître la notoriété du massif où 95 % de la clientèle reste régionale... « Aujourd'hui, parce qu'ils ont été assez longs à élaborer et s'accompagnent d'un suivi assez strict, ces contrats sont au début de leur réalisation. Mais ils commencent à porter leurs fruits, d'autant que l'on connaît à nouveau de bons niveaux d'enneigement. On travaille à présent beaucoup, site par site, sur la rénovation du parc de logements, avec notamment l'idée de créer des Opah touristiques», souligne Françoise Cesari, directrice de l'aménagement du territoire à la région.
A Pra-Loup, qui a frôlé la faillite, à La Grave, dans le Dévoluy notamment, les contrats donnent de bons résultats. Reste qu'après la mise en oeuvre d'une stratégie de développement mieux maîtrisée, un autre enjeu se profile : les équipements de remontées mécaniques des stations ont vieilli, et des projets de modernisation commencent à poindre, du côté des exploitants notamment (Orcières Merlette, Les Orres, Rizoul, Serre-Chevalier).
Les stations de ski concernées
Pra-Loup/Ubaye : 41 millions.
Pays de la Meije : 10 millions.
Le Dévoluy : 27 millions.
Valberg : 33 millions.
Le Champsaur : 27 millions.
Val d'Allos : 25 millions.
Auron : 25 millions.
Le Réallon : 4,5 millions.
Un autre contrat vient d'être lancé sur la vallée Blanche (dans les Alpes-de-Haute-Provence, 12 millions), et un dispositif est à l'étude pour Sauze et Super Sauze.