À Saint-Martin, la fibre optique s’adapte aux risques climatiques avec le projet Tintamarre

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De la couverture mobile à l’accès Internet, les territoires d’outre-mer entrent de plain-pied dans l’ère numérique. À Saint-Martin, quatre ans après le passage de l’ouragan Irma, l’île des Antilles s’est engagée dans un vaste projet d’enfouissement des réseaux de fibre optique sous l’impulsion de la Banque des Territoires. L’infrastructure souterraine desservira les 18 000 foyers saint-martinois en 2023.

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À Saint-Martin, la fibre optique s’adapte aux risques climatiques avec le projet Tintamarre

Au cœur des Antilles françaises, Saint-Martin tire aujourd’hui les leçons des risques climatiques en matière d’infrastructure de communication. Baptisé Tintamarre, du nom d’un îlet situé au large de Saint-Martin, le projet est initié par la collectivité territoriale et la Banque des Territoires. « Il vise à enfouir le réseau de télécommunication de l’île, jusque-là aérien et détruit dans sa quasi-totalité lors de la saison cyclonique de 2017 », explique Jennifer Martin, de la direction régionale Antilles-Guyane de la Banque des Territoires. Le programme entend aussi réduire la fracture numérique amplifiée par l’ouragan qui a accentué les inégalités sociales, et a freiné la reprise de l’activité économique de l’île.

72 km de réseaux à enfouir

Cet enfouissement complet des réseaux de télécommunication fixes constitue une première pour la région Antilles-Guyane. « La démarche entend doter Saint-Martin d’une infrastructure numérique ouverte et résiliente, adaptée aux risques climatiques auxquels ces territoires sont exposés », tout en préservant le paysage. Précurseur, le schéma déployé sur l’île antillaise est appelé à faire école en métropole, dans les régions confrontées aux risques d’inondations majeurs, notamment lors des épisodes cévenols.

À Saint-Martin, plus de 72 km de fourreaux (ou fibre noire) seront enterrés. L’infrastructure permettra ensuite aux opérateurs de couvrir 100 % des foyers saint-martinois en très haut débit, contre 16 % au début des travaux. Le coût total de l’opération est estimé à plus de 10 millions d’euros, auquel la Banque des Territoires contribue par un investissement en fonds propres de 1,5 million d’euros. Il s’agit du premier projet d’infrastructure de ce type soutenu par l’entité de la Caisse des Dépôts, souligne la responsable. L’appui concerne l’ingénierie avec une analyse juridique et technique. L’attention porte aussi sur le montage financier en lien avec la collectivité et l’État.

Collectivité territoriale et société privée associés

Créée en septembre 2020, le capital de la SAS Tintamarre est constitué par la collectivité de Saint-Martin (40 %), la Banque des Territoires (40 %) et l’opérateur Dauphin Telecom Infrastructures (20 %). Toutefois, le capital social de la SAS Tintamarre demeure ouvert à tout opérateur souhaitant déployer des services THD sur l’île. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la loi Pintat relative à la lutte contre la fracture numérique qui rend possible une prise de participation minoritaire d’une collectivité au capital d’une société privée dédiée à l’enfouissement de réseaux à très haut débit (THD). Du côté des opérateurs FttH (Fiber to the Home ou fibre jusqu’à l’abonné), le programme donne la possibilité à un accès « sans couture » aux fourreaux reconstruits pour déployer la fibre optique dans le cadre de la convention CPSD (convention de programmation et de suivi des déploiements).

7 chantiers lancés en 2022

Sur le terrain, les opérations se décomposent en trente-cinq chantiers correspondants chacun à une zone géographique de l’île. Le premier a débuté à Cul-de-Sac, au nord-est de Saint-Martin. Sept autres seront lancés au cours du premier trimestre 2022. L’enfouissement des réseaux nécessite de compléter la connaissance de la collectivité et des opérateurs en matière de génie civil local. Et de lever des obstacles juridiques et réglementaires liés à l’enfouissement des réseaux sur des espaces privés. Outre des contraintes géologiques, les travaux prennent en compte la physionomie de l’île desservie par une seule et unique route d’accès. Enfin, signalons que ce projet intègre notamment une clause d’insertion sociale qui vise à favoriser le recrutement de Saint-Martinois.

Des infrastructures aux usages numériques

Au-delà de la sécurisation des infrastructures de télécommunication, l’aménagement numérique du territoire porté par le projet Tintamarre s’accompagne d’enseignements juridiques, réglementaires, économiques et financiers. Il impulse aussi une véritable dynamique, autour de la digitalisation de l’outre-mer. L’enjeu est ainsi de former les Saint-Martinois aux usages des nouvelles technologies. D’ailleurs, le schéma directeur des usages numérique à venir pourra porter aussi bien sur la téléconsultation médicale, la maitrise de la donnée ou la confiance numérique.

En Guadeloupe, l’inclusion et l’acculturation numérique reposent notamment sur la présence de conseillers numériques déployés au sein des différentes communes. Autant d’initiatives qui bénéficient à présent du plan France Relance. Le programme ouvre en effet de nouvelles opportunités en matière d’appels à projets dont l’un porte spécifiquement sur la couverture mobile des territoires ultra-marins.

Contenu proposé par La Banque des Territoires

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