
A Roissy, dernière ligne droite pour le chantier du centre commercial Aéroville
NATHALIE MOUTARDE | le 24/05/2013 | Centre commercial, Culture, ERP, Europe, Seine-Saint-Denis
Sur la zone aéroportuaire de Roissy, le centre commercial Aéroville sera livré fin octobre. Ce bâtiment de 110 000 m2 shon, conçu par Philippe Chiambaretta pour Unibail-Rodamco, offrira 80 000 m2 de surface de vente et douze salles de cinéma.
Livré fin octobre, le centre commercial Aéroville, développé par Unibail-Rodamco et conçu par l’architecte Philippe Chiambaretta (PCA), sera l’un des plus grands d’Ile-de-France. Implanté au bout des pistes de l’aéroport de Roissy, à cheval sur les communes de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et de Roissy (Val d’Oise), il offrira 80 000 m2 de surface de vente répartis entre un hypermarché, 200 boutiques, 25 restaurants et un complexe de douze salles de cinéma porté par la société Europacorp de Luc Besson, soit une shon totale de 110 000 m2. S’y ajoutent 4 000 places de parking dont 3 000 glissées sous le bâtiment. Destiné principalement aux 120 000 salariés de la plate-forme aéroportuaire, il accueillera les voyageurs en transit et les habitants de la région.
Un centre commercial de plain-pied
Réalisé sur un seul niveau, de plain-pied, Aéroville occupe la quasi-totalité d’un terrain de onze hectares, propriété d’Aéroports de Paris. Composé de neuf îlots différents, il s’articule autour d’un grand mail en forme de huit. Cette rue intérieure éclairée naturellement grâce à une verrière zénithale étudiée pour limiter l’éclairage artificiel en évitant tout réchauffement thermique est ponctuée par deux grandes places plus hautes sous plafond.
En plusieurs points, cette rue se prolonge jusqu’en façade par des émergences, inspirées des « plugs » des passerelles d’aéroport, ici transformées en belvédères offrant des vues sur le paysage et l’envol des avions. Ces saillies, outre une ouverture du centre commercial sur l’extérieur, permettent de rompre la monotonie de la façade qui se développe sur un linéaire de 1,2 km.
Double peau en verre sérigraphié
« Nous avons voulu une façade un peu précieuse, qui tranche avec cet environnement de banlieue », explique Philippe Chiambaretta. Le centre commercial est enveloppé d’une double peau en verre sur laquelle sont tatouées les lettres A, E, R, O, V, I, L, L, E (à raison d’une lettre par îlot). « Nous avons travaillé avec l’agence deValence. Le doublement des parois de verre apporte profondeur et mouvement au graphisme. La moitié de chaque lettre est sérigraphiée sur chacune des deux peaux », explique l’architecte. Et de préciser : « Nous avons pu mettre en œuvre cette façade, plus chère qu’un simple bardage, tout en respectant le budget global imparti, grâce à la standardisation de la construction qui a permis de réaliser des économies d’échelle. »
4 300 tonnes d’acier
L’architecte a en effet opté pour une structure béton préfabriquée avec une charpente métallique. Les poteaux, poutres et dalles alvéolaires, acheminés de la Mayenne et de Pithiviers, sont montés sur site. Quant aux différents éléments de la structure métallique, d’un poids de 4 500 t (à comparer aux 7 300 t de la tour Eiffel), ils proviennent d’Italie et sont aussi assemblés sur place.
Autre avantage de ce procédé constructif : les délais de réalisation. Les travaux, d’un montant de 175 millions d’euros HT, ont démarré en juillet 2011 pour une livraison 27 mois plus tard.
Mais au final, près de dix ans auront été nécessaires au maître d’ouvrage pour mener à bien son projet. Il l’a en effet lancé en 2004 avec Christian de Portzamparc comme architecte. Mais à la suite de la crise financière de 2008, Unibail-Rodamco a décidé de tout reprendre à zéro. « Pour ce qui nous concerne, ce projet a été mené tambour battant, conclut Philippe Chiambaretta. Désignés en janvier 2010, nous n’avons disposé que de cinq mois pour déposer le permis de construire sur un projet totalement différent. »
Maître d’ouvrage : Unibail-Rodamco
Architecte mandataire : Philippe Chiambaretta/PCA
Design d’intérieur : Saguez & Partners
Maîtrise d’œuvre d’exécution : Artelia
BET : Terrel (structure), Barbanel (fluides), Green Affair (HQE), Van Santen (façades).
Entreprises :
Macro-lots clos couvert : Bateg Vinci Construction (mandataire) : démolition-terrassements, fondations, gros œuvre, maçonneries ; Cometal (sous-traitant) : charpente métallique ; Strudal (sous-traitant) : structure béton préfabriquée ; Vulcain (cotraitant) : menuiseries extérieures, aluminium, bardage, verrière ; Cibetanche (cotraitant) : étanchéité ; Eurovia (cotraitant) : VRD
Corps d’état techniques :
Ineo : courants forts, groupes électrogènes, courants faibles, SSI, GTC ; Otis : ascenseurs, escalators ; Bouygues Energie : chauffage, ventilation, climatisation, désenfumage ; Balas : plomberie ; Axima : protection incendie.
Coût des travaux : 175 millions d’euros HT