A Nantes, la planification et l’action fusionnent dans le paysage

De la commune au parc naturel régional, le bouquet territorial présenté le 13 juin à Nantes a conforté l’élan du club plan paysage. Sous le titre « Agir ensemble pour le cadre de vie », la seconde édition des journées annuelles du réseau animé par l’Etat s’est prolongée le lendemain par la découverte de la méthode nantaise de planification paysagère et patrimoniale, détaillée à cette occasion par un hors-série de Paysage Actualités.

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A Nantes, la planification et l’action fusionnent dans le paysage
Dans un hors-série publié à l'occasion des secondes journées annuelles du Club plan paysage, la revue Paysage Actualités détaille la planification paysagère nantaise.

Avec ses tâtonnements et sa diversité, Mûrs-Erigné (Maine-et-Loire) résume les questionnements qui ont traversé les secondes « journées plan de paysage », réunies les 13 et 14 juin à Nantes à l’initiative du ministère de la Transition écologique et solidaire.


Laboratoire angevin

Au sud de l’agglomération d’Angers, l’exceptionnel et le banal se côtoient dans la commune de 5400 habitants, sélectionnée dans l’appel à projets 2017 des plans paysage accompagnés par l’Etat : les rives de Loire inscrites au patrimoine mondial pour la face lumineuse ; « deux anciennes paroisses liaisonnées par un centre commercial et un tissu pavillonnaire plantés au fil des opportunités foncières » pour le côté obscur, ainsi décrit par Alain Laplace, adjoint à l’urbanisme.


Ces deux extrêmes renvoient à la problématique posée par Hervé Davodeau, enseignant chercheur à Agrocampus Ouest et théoricien de l’action paysagère : comment situer cette dernière, entre le récit esthético culturaliste et la régulation socio-politique ? Référence de tous les maîtres d’ouvrage réunis les 13 et 14 juin, la convention européenne du paysage ne répond pas.

Du beau et de l’ordinaire

Au croisement entre la réalité géographique et sa perception par les populations, ce traité suggère une question clé de ces journées, ainsi formulée par Hervé Davodeau : « Peut-on faire de la participation de la même manière dans un site protégé ou ordinaire ? »


Accompagnée par Polis, paysagiste mandataire d’un groupement qui associe Faye et Fais la ville, Mûrs-Erigné n’attend pas la réponse pour progresser en marchand : « Nous profitons de l’habitude de dialogue qui s’est développée dans la commune, lorsqu’elle a lancé la démarche « Plus belle ma ville » », se réjouit Vincent Poilleux, cogérant de Polis. Les maîtres d’œuvre du plan paysage ont trouvé des sources inspirantes dans les travaux des écoliers de la commune et dans les remontées photographiques des habitants. D’autres sollicitations numériques les ont laissés sur leur faim.

Conforter la commune

Le pragmatisme et la détermination de la commune périurbaine confortent la recommandation formulée par Gilles de Beaulieu, animateur du club : « Sortons d’une approche linéaire qui exige d’attendre le diagnostic et le plan pour passer à l’action ». Selon le représentant du bureau du paysage et de la publicité à la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature, le plan gagne à se nourrir d’allers-retours permanents entre diagnostic et action.


Aux yeux du ministère, le modèle érimûrois présente un autre intérêt majeur : repositionner la commune dans la planification locale. « Très peu d’élus lisent complètement leur schéma de cohérence territoriale. Le plan paysage donne l’occasion de s’en approprier les enjeux et de le faire vivre à petite échelle », soutient Alain Laplace.

Surprise bretonne

Pour associer le plus grand nombre à une démarche de projet dans un cadre de vie ordinaire, la question de l’échelle pertinente s’est invitée au club à travers un autre exemple phare : « le bocage des transitions, un territoire défini en creux par ce qu’il n’est pas », résume Morgane Dallic, chargée de mission paysage au parc naturel régional du Morbihan.

10 communes y expérimentent la planification paysagère participative, dans un espace emblématique de l’étalement urbain : déprise agricole, saucissonnage par les infrastructures, multiplication par huit des surfaces urbanisées en 50 ans...


Dans cette entité qualifiée de « non vécue et technique » par Morgane Dallic, la divine surprise est venue des habitants : « Exigeants sur la qualité architecturale, ils appuient des choix imaginés comme impopulaires par les élus. La densification est entrée dans les esprits », se réjouit la chargée de mission, qui a transmis au club la joie du vivre ensemble exprimée par les citoyens de Plescop (5700 habitants) : leur témoignage filmé fait voler en éclats l’étiquette de cité dortoir qui colle à l’ancien village de l’agglomération de Vannes, dont la population a quintuplé depuis les années 1960.

Balises nantaises

Comment l’alchimie engagée dans le bocage des transitions ou dans les écoles de Mûrs-Erigné peut-elle résister à l’épreuve du temps ? Hôte des journées choisi pour l’expertise acquise dans ses 11 plans paysage et patrimoine (PPP) qui quadrillent son territoire, Nantes apporte des éléments de réponse politique et réglementaire : « Une fois par an, nous rendons compte aux citoyens engagés dans ces plans aux côtés des paysagistes mandataires. Nous leur disons ce que nous avons fait, ce que nous allons faire et ce que nous n’avons pas retenu », témoigne Cécile Bir, adjointe déléguée aux PPP.


L’empreinte de ces derniers marque le plan local d’urbanisme métropolitain approuvé le 5 avril dernier, alors même que seuls quatre des 11 quartiers avaient finalisé leur plan guide à cette date : « Grâce aux PPP, les cœurs d’îlots protégés à Nantes couvrent désormais 39 hectares, au lieu de 3,9 jusqu’alors », souligne Anita Milet, chef de projet Planification à la métropole.


Sans constituer une assurance tout risque contre l’amnésie, les blocages, les paroles monopolisées ou le manque de participation de certaines catégories de population, les balises posées à Nantes convergent avec l’élan national orchestré par le ministère pour stimuler la planification paysagère participative : « L’outil plan paysage s’adapte avec souplesse à toutes les échelles. Il conforte une profession qui se structure », se réjouit Patrick Brie, directeur adjoint à la qualité du cadre de vie.

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