A Nancy, une formation aux collectifs d’architectes
L’école d’architecture de Nancy lance un cycle inédit en France sur l’organisation du travail en collectif, un mode opératoire qui revient en vogue dans la profession.
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
\ 18h23
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
L’Atelier national des collectifs d’architectures (Anca) s’ouvrira le 8 mars prochain à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nancy, les dossiers d’inscriptions étant recevables jusqu’au 19 février. Il s’agira du véritable coup d’envoi de ce cycle de formation inédit en France, après un ballon d’essai auprès de cinq bénéficiaires l’an dernier. Cette année, l’école propose une vingtaine de places.
L’initiative souhaite proposer une réponse à un phénomène qui revient en vogue: le fait pour les architectes de s’organiser en un collectif. Or «le modèle se cherche encore», observe Sébastien Ramirez, responsable pédagogique de l’Anca et lui-même codirigeant d’un collectif. En somme, les temps pionniers des premiers collectifs des années 1970 dans la mouvance post-soixante-huitarde avaient leurs charmes, mais l’époque contemporaine impose de «professionnaliser» la démarche. L’initiative nancéienne compte d’ailleurs parmi les lauréats d’un appel à projet du ministère de la Culture de 2015 pour le renforcement de la professionnalisation des jeunes créateurs.
«Les statuts juridiques possibles pour décliner le travail en collectif sont très nombreux, l’association n’en est qu’un parmi d’autres. Du coup, les architectes intéressés courent le risque de s’y perdre… et d’oublier le fil conducteur principal qui doit rester l’esprit de partage», ajoute Sébastien Ramirez. Le collectif rejoint ainsi la notion très à la mode de «coworking», éventuellement dans des espaces physiques spécialement dédiés, mais avant tout dans les têtes.
Dans ce contexte, l’Atelier conçu par l’Ensa de Nancy prend la forme de cinq cycles de quatre jours, à raison d’un par mois de mars à juillet prochains, qui déclineront autant de thèmes. Les participants apprendront d’abord l’histoire de la pratique en collectif. L’exercice peut paraître académique mais «il aidera à préparer l’avenir, en décryptant ce qui n’a pas fonctionné et pourquoi», souligne Sébastien Ramirez.
Le second cycle «Communiquer, crédibiliser son projet» insistera sur la capacité à «savoir affirmer sa vision du collectif, la force de son projet» à l’appui de planches de rendu, de supports visuels et d’une présentation orale qui puissent être convaincants.
«Gérer le collectif et ses acteurs» parlera de la nécessité de cadrer la volonté générale du collectif, de gérer ou d’éviter les différends. Puis une quatrième session sera consacrée aux différentes formes d’organisation avant un dernier cycle sur l’adaptation aux budgets publics et le lobbying «qui n’est pas qu’un gros mot», dixit le responsable pédagogique.
Les jeunes architectes et les tout récents diplômés de master constituent un public naturel mais pas exclusif: des professionnels plus expérimentés en recherche d’un nouveau départ ont déjà manifesté leur intérêt.
La dimension concrète qui est attachée à cette «formation» justifie son nom d’Atelier et elle devrait exercer son pouvoir de séduction sur les professionnels intéressés. En effet, elle s’organisera autour d’un projet de jardin collectif partagé: comment le concevoir, négocier avec les collectivités, organiser son chantier participatif. «L’Anca, ce sera très peu du cours en amphithéâtre, ce sera de l’interactif qui appliquera l’après-midi de ce qui aura échangé le matin», promet Sébastien Ramirez.
Plus d'informations sur le site de l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Nancy.
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