A La Roche-sur-Yon, d’étranges animaux s’éveillent sur la future place Napoléon
Dès le week-end des 7 et 8 septembre, sur la place en cours d’aménagement par Alexandre Chemetoff, quelque 10 000 Yonnais ont assisté au réveil d’un bestiaire mécanique issu de l’imagination de la Compagnie La Machine.
Jean-Philippe Defawe, bureau de Nantes du Moniteur
\ 12h13
Jean-Philippe Defawe, bureau de Nantes du Moniteur
Depuis septembre 2012, date du début des travaux de ce vaste projet urbain, les habitants découvrent progressivement leur nouveau cœur de ville et ses étranges habitants. L’année dernière, à la même époque, les Yonnais avaient déjà assisté à un spectacle où les vedettes étaient des engins de chantiers qui, en creusant les futurs bassins de la nouvelle place, avaient déterré un crocodile et une perche du Nil géante. Tout au long de l’année, des ouvriers ont découverts d’autres animaux à divers endroits de la ville, créant à chaque fois l’évènement dans les quartiers autour de la même histoire : « il s’agit de spécimens d’un bestiaire disparus de la campagne d'Egypte de Napoléon » racontent les archéologues de la Compagnie La Machine.
Loutre, dromadaire, ibis sacré, hippopotame, grenouilles… et bien d’autres animaux sont aujourd’hui rassemblés sur la place Napoléon, symbole de la ville. Leur réveil a été l’occasion d’une fête, samedi 7 septembre, autour d’un ballet aérien et poétique d’une heure. Le lendemain, les habitants ont été invités à manipuler ce bestiaire fantastique, alors même que la place est encore en chantier (la livraison est prévue pour janvier 2013).
Un chantier transformé en spectacle permanent
« Les Animaux de la Place » complètent non seulement l’équipement proposé par Alexandre Chemetoff mais « c’est aussi le support d’une histoire collective, à vivre tout au long de la période de travaux » explique François Delarozière, directeur artistique de la Compagnie La Machine qui a proposé de faire « du chantier un spectacle permanent ».
Les deux hommes se connaissent bien puisqu’ils ont travaillé ensemble sur l’aménagement de la pointe ouest de l’île de Nantes, dont le symbole est le Grand Eléphant qui chemine le long de la Loire et sur les quais des anciens docks nantais tout au long de l’année.
A la Roche-sur-Yon, ces équipements pérennes s’offriront comme un spectacle au quotidien et le pari de la ville et de son maire, Pierre Regnault, est qu’ils contribuent à renforcer l’attractivité du territoire.
Projet urbain de 12 millions d'euros
Si les animaux devraient concentrer toutes les attentions, le projet urbain est tout aussi remarquable. Disposant d’un budget modeste pour une opération de cette envergure (12 millions d’euros), Alexandre Chemetoff a su opérer une mutation décisive du cœur de ville (de la place Napoléon à celle de Vendée) en conservant les qualités propres du site et en premier lieu, la géométrie, principe fondateur de la ville tracée par les ingénieurs du génie civil napoléonien.
« De nouveaux arbres seront plantés pour recomposer l’alignement complet d’origine en prolongement des façades et affirmeront davantage l’inscription de la place dans la géométrie de la ville » explique Alexandre Chemetoff. Avec les bassins – qui accueillent les animaux et autour desquels se développe une forte présence végétale (quoique assez basse pour laisser passer les regards) – l’urbaniste a souhaité retrouver une identité vendéenne tout en répondant à la minéralité de la ville.
Enfin, l’immense place (équivalente à celle de la République à Paris) qui n’était d’un vaste parking va retrouver de nouveaux usages. L’attrait touristique des machines sera complété par un restaurant installé dans une serre avec une vaste terrasse ouverte sur les bassins tandis que le kiosque à musique -conservé à l’issue d’une concertation avec la population- a retrouvé une nouvelle jeunesse.
A La Roche-sur-Yon, d’étranges animaux s’éveillent sur la future place Napoléon
Tous les champs sont obligatoires
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