"2022, une année charnière", Bernard Sala, président de Routes de France
Le représentant des entreprises de travaux routiers plaide pour une prise en compte globale des enjeux de maintenance et de réduction des émissions des infrastructures de mobilité au travers de marchés de performances.
Propos recueillis par Jérémy Bellanger
Que faut-il retenir de l’année écoulée pour le secteur des travaux routiers ?
D’abord une reprise, dans des conditions proches de la normale, après une année 2020 pour le moins tourmentée. Le secteur des travaux routiers a progressé de 9,1 % en 2021. Néanmoins, l’activité reste en retrait de 6,6 % par rapport à 2019. Le cycle électoral explique pour partie ce tassement. C’est le phénomène classique où l’installation des équipes municipales crée une période d’inertie dans les appels d’offres. Ce qui en revanche est plus nouveau, c’est la volonté des collectivités de repenser certains projets. La pandémie, qui influe sur nos modes de travail et besoins de déplacements, couplée à l’urgence écologique, pousse aujourd’hui à retravailler les infrastructures de mobilité dans leur conception, leur construction et leur entretien. Les résultats de ces démarches deviendront véritablement palpables et se traduiront dans l’activité à compter du deuxième semestre.
L’inflation a-t-elle déjà des conséquences sur vos activités ?
L’augmentation de 8% de l’indice routier est le premier signe avant-coureur d’une inflation qui deviendra sensible en 2022 sur les carburants, les bitumes, les ciments, les granulats et même sur la main d’œuvre. Dans ce dernier cas, la problématique dépasse d’ailleurs de loin celle de l’inflation. Le manque de ressources humaines est le frein principal identifié par les entrepreneurs, d’autant que la carence s’observe également dans l’intérim.
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