10 ans après la mort d'Oscar Niemeyer : Brasilia, héritage pour la démocratie brésilienne
Les Brésiliens rendent hommage au plus célèbre de leurs architectes, ce 5 décembre, à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition à l’âge de 104 ans. Brasilia, son chef d’œuvre a été conçu ex nihilo comme un hymne à la démocratie qui, ces jours-ci, prend tout son sens.
Marc-Henry André
Artiste inclassable, Oscar Niemeyer sourirait de toutes ses dents, là-haut, s’il voyait les circonstances des célébrations du 10e anniversaire de sa disparition, prévues à Brasília, lui qui en a conçu tous les bâtiments publics (le palais présidentiel, le Parlement, la Cour Suprême, le théâtre national, la cathédrale, etc.) mais aussi ses premiers quartiers résidentiels qui passent aujourd’hui pour du logement populaire de luxe.
Car l'hommage au patriarche métis, décédé le 5 décembre 2012 à l'âge de 104 ans, sera rendu en pleine transition démocratique entre le gouvernement de Jair Bolsonaro et celui de Lula da Silva que le fameux architecte, le cœur ancré à gauche, avait toujours soutenu.
Or c'est bien au président d’extrême droite qu'échoit la tâche de commémorer le souvenir du défunt architecte communiste apôtre d’un bâti public grandiose. Anticipons qu’il ne devrait pas assister pas à la cérémonie.
L’organisme concerné, l’Institut du patrimoine historique et artistique national (Iphan), n’a d’ailleurs pas donné suite à nos demandes d’information sur la conservation du legs d’Oscar Niemeyer.
En revanche, l’adjoint au Patrimoine culturel de la Ville de Brasília, Aquiles Brayner, co-chargé avec l’Iphan de conserver cette œuvre, rappelle que « celle-ci est moderne par son appartenance au mouvement artistique des années 1950, tout en étant très contemporaine. En fait, elle est atemporelle.»
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